La Luminothérapie

 Qu'est ce que la Luminothérapie ?

 

La luminothérapie, luxthérapie ou photothérapie, consiste à exposer ses yeux à une lumière dépourvue d'infrarouges (IR) et d'ultraviolets (UV). L'unité d'éclairement est le lux.

Mode d'action         

Les rayons lumineux stimulent la rétine dont l'influx nerveux influence l'horloge biologiquebloquant la sécrétion de mélatonine (hormone du sommeil) synthétiséé dans la glande pinéale.

 

Activité physiologique de la lumière

Par son inhibition de la sécrétion de mélatonine, la lumière permet un réveil amélioré et une meilleure vigilance.

Elle régule l'horloge biologique et améliore la synchronisation des rythmes biologiques : ce qui entraînera une meilleure forme et une meilleure énergie.

Elle stimule la production de sérotonine (neurotransmetteur) qui a un effet antidépresseur et régulateur de l'appétit, le tout naturellement.

 

Indications            

 

Dépression saisonnière ou blues de l'hiver

La dépression saisonnière se caractérise par une baisse d'énergie et une augmentation de l'appétence pour le sucre. Si un sujet présente ces symptômes du mois d'octobre au mois de mars pendant au moins deux années consécutives, on parlera de dépression saisonnière (Winter blues). On peut considérer que 10 à 15 % de la population souffre de dépression saisonnière dont 75 % de femmes et 25 % d'hommes. 1%  nécessitera une hospitalisation. Selon des médecins, la lumière constitue un traitement de premier choix pour soigner ce type d'affection et présente l'avantage d'éviter les effets secondaires des médicaments.

 

Dépressions non saisonnières      

Certaines études scientifiques proposent l'association luminothérapie- antidépresseur sérotoninergique. Ce qui permet de raccourcir le délai de réponse de l'antidépresseur et de diminuer le dosage des médicaments

 

Travail de nuit

 La luminothérapie est utilisée au "début de la journée de travail et pendant toute la durée du travail", la personne évitera la lumière du jour afin de mieux dormir durant la journée.

 

Troubles du sommeil et luminothérapie         

La luminothérapie permet de remettre à l'heure l'horloge interne du patient qui présente des décalages de phases ou insomnies.

1) Avance de phase du sommeil : le patient s'endort tôt (17 h. p. ex.) et se réveille tôt (p. ex. 3 h. du matin). Une séance de luminothérapie vers 17 h. retardera la phase de sommeil vers la nuit.

2) Retard de phase de sommeil : le patient s'endort tard et se réveille tard. Une séance matinale de luminothérapie recalera la phase de sommeil vers la nuit.

3) "Mauvais sommeil" : une séance matinale de luminothérapie améliorera le sommeil du patient tout en évitant les effets secondaires des hypnotiques (somnolence matinale, diminution de la mémoire et décapitation des phases III et IV du sommeil (phases de récupération), diminution de la libido, risques d'accoutumance et de dépendance).

La luminothérapie a été citée comme une des meilleures thérapies non médicamenteuses de l'insomnie.

 

Voyage aérien : décalage horaire ou "jetlag"           

Lorsqu'une personne voyage en "sautant" des fuseaux horaires, elle ressent un état de fatigue ou d'éveil à un mauvais moment de la journée. Pour se remettre en phase avec le nouvel horaire du pays , nous avons besoin d'un jour de "réadaptation" par fuseau horaire "sauté" . A titre d'exemple, un voyage Europe <---> États-Unis engendre un décalage de 6 heures par rapport à l'horaire de départ. Un individu normal aurait besoin normalement de 6 jours de "réadaptation" au nouvel horaire mais, grâce à la luminothérapie, 1 à 2 jours lui suffiront. Chaque voyage devra être analysé individuellement afin d'établir le traitement de luminothérapie le plus addapté selon le nombre de fuseaux horaires "sautés".

 

Resynchronisation de l'horloge biologique

La chronobiologie préconise la prise d'un médicament en fonction du métabolisme de celui-ci. Le choix d'une heure bien précise pour la prise d'un médicament, variable selon le type de médicament, optimise le traitement et permet de diminuer le dosage. Ce cas est utilisé en cancérologie où l'on a recours à des médicaments très toxiques. En cas de cancer, le patient subit des décalages par rapport à une journée normale, ceux-ci étant dus à son état de stress, d'insomnies, de nausées, ... La luminothérapie utilisée en début de traitement permettra de remettre l'horloge biologique interne du patient en phase par rapport à l'horloge réelle de la journée.

 

Syndrome de fatigue chronique          

Pour le médecin, le diagnostic n'est pas aisé et ce type d'état du patient est très controversé. Cette fatigue intense peut "cacher" bon nombre de problèmes : dépression, fibromyalgie, mononucléose infectieuse,... De manière générale, la luminothérapie, par son action régulatrice sur le rythme circadien (+/-24h.), aura une action bénéfique sur la fatigue de la personne. Certains individus ont été soulagés de cet état de fatigue anormal par une simple exposition matinale à la lumière.

 

États dépressifs avant et après accouchement

Une femme sur dix environ présente un état dépressif après sa grossesse. Pendant la période de gestation, le médecin évite autant que possible l'utilisation de médicaments (effets tératogènes, effets abortifs, ...). Un grand nombre de patientes présenteront un état dépressif après l'accouchement (baby-blues). Des séances de luminothérapie commencées pendant la grossesse et poursuivies après l'accouchement amélioreront l'état dépressif ante- et post-partum.

 

Syndrome prémenstruel

Le syndrome prémenstruel est un désordre applicable aux jours précédant les menstruations chez certaines femmes. Il est caractérisé par une prise de poids notable due à une rétention hydrosaline excessive, par un gonflement douloureux des seins, des maux de tête, les jambes lourdes, des éruptions cutanées ou d'herpès et par des troubles du comportement : nervosité, anxiété, émotivité, dépression... Cet état est du à un déséquilibre du rapport sérotonine / mélatonine. La lumière peut rétablir cet équilibre. On préconisera des séances de luminothérapie quelques jours avant l'apparition habituelle de ces symptômes.

Personnes âgées et démence sénile         

Les personnes âgées présentent souvent des avances de phase du sommeil : la personne s'endort tôt et se réveille tôt. Une exposition à la lumière vers 17h. retardera l'apparition du sommeil et décalera ainsi la phase de sommeil vers la nuit. Le personnel soignant est peu nombreux pendant la nuit, ce qui augmente les risques d'accident des personnes âgées qui se relèvent la nuit sans surveillance. N'oublions pas que beaucoup d'hypnotiques présentent de nombreux effets secondaires notamment des effets négatifs sur la mémoire, sur l'équilibre, ils diminuent la vigilance, ils provoquent des effets de sédation nocturne mais aussi diurne, ils ont un effet dépressif et provoquent une dépendance et une accoutumance. La luminothérapie ne présente pas ces inconvénients et permet de limiter l'utilisation des hypnotiques.

 

États cognitifs et perturbation des cycles sommeil-éveil dans la maladie d'Alzheimer

Ces états sont dus à une dégénérescence de certains neurones impliqués dans la régulation de l'horloge biologique. En début de maladie, lorsque l'horloge biologique est encore active, on peut espérer améliorer l'état général du patient en l'exposant à une séance matinale de luminothérapie. (La lumière améliore la synchronisation des rythmes biologiques).

 

Boulimie - anorexie - prise de poids

Les états compulsifs alimentaires tels que la boulimie et l'anorexie peuvent être améliorés par une séance matinale de luminothérapie. Une étude parue dans le Int. Journ. of eat disorders (janvier 2003 vol 33;76-77) propose une "aide" thérapeutique au moyen de la luminothérapie à toutes les adolescentes atteintes d'anorexie. Dans les prises de poids, la luminothérapie pourra venir en aide dans le sens où elle diminue les appétences pour le sucre. Ces compulsions alimentaires sont plus souvent présentes au début de l'automne et pendant toute la période automne - hiver. Cet attrait pour le sucre est dû à un déficit en sérotonine. En mangeant du sucre, l'augmentation du taux d'insuline permet un passage plus aisé du tryptophane (précurseur de la sérotonine) au niveau de la barrière hémato-encéphalique. Ce réflexe peut être compris comme un réflexe de régulation interne.

 

Sport

Des études ont été faites sur l'état de vigilance du cerveau de volontaires exposés ou non à la lumière. Il s'avère que les personnes exposées à une lumière intense répondent plus rapidement et avec plus de discernement que celles mises dans la pénombre. Les sportifs, pratiquant un sport nécessitant une grande attention, verront un intérêt certain dans l'utilisation de la luminothérapie. Pour les sportifs professionnels, un problème de décalage horaire peut s'ajouter.

 

Personnes actives et en bonne santé            

Une séance de luminothérapie, dans les deux heures après le lever, procurera à tout un chacun le même tonus qu'une matinée ensoleillée de printemps ou d'été.

 

Effets secondaires

La lumière étant dépourvue d'ultra-violets et d'infra-rouges, la luminothérapie est a priori dépourvue d'effets secondaires. On observe parfois de légers maux de tête et de l'insomnie, surtout en début de traitement. Une diminution de la durée d'exposition et un espacement plus importants des séances fera disparaître ces petits inconvénients.

Il faudra être prudents chez les personnes sensibles à la lumière, soignées aux sels de lithium ou aux tétracyclines (sensibilisants).

La prudence est de règle chez les maniaco-dépressifs (c'est à dire souffrant de maladie bipolaire) qui ne feront pas de luminothérapie en dehors d'une surveillance médicale : risque de faire un état maniaque, d'autant plus important si le patient a tendance à prolonger les séances de luminothérapie. On conseille aux maniaco-dépressifs des séances de 10 minutes pendant les phases dépressives et un arrêt du traitement dès amélioration des symptômes.

 

Contre-indications

Dégénérescence maculaire liée à l'âge.

Rétinopathie.

Glaucome.

Cataracte.

Maladie(s) pouvant provoquer une atteinte des yeux (p. ex. le diabète, ...).

Dans tous ces cas, il est recommandé de consulter un ophtalmologue.

© 2017